Point de digression ici sur les relations sysadmin/utilisateurs finots mais un billet assez factuel sur mon environnement de travail. Ayant la chance de pouvoir décider des logiciels sur lesquels je travaille, j’ai fait le choix il y a quelques années de migrer mon poste de travail de Windows XP vers GNU/Linux. Comme beaucoup de libristes, j’ai utilisé aux cours des années tout un tas de distributions de bureau (en vrac : Mandrake, Ubuntu, OpenSUSE, Fedora, Mandriva, Mint, Debian et Archlinux). Si je me suis tourné vers Debian pour mes serveurs et Archlinux pour mon portable personnel, mon poste de travail professionnel tourne quand à lui sur… Ubuntu 11.04 64 bits. A première vue, une distribution grand public récente pas spécialement réputée pour sa stabilité ou sa robustesse, peut paraître déplacée dans le cadre professionnel – une CentOS ou une Debian cadrant mieux – plusieurs raisons m’ont menées vers ce choix :

  • la connaissance de l’OS (on se tourne plus volontiers vers ce que l’ont connaît, c’est humain)
  • l’immense communauté d’Ubuntu (qui offre le support le plus large, hors support payant)
  • l’écosystème logiciel existant
  • pouvoir bénéficier tous les 6 mois des dernières avancées du monde GNU/Linux (malgré les inconvénients induits)
  • Tout ça pour dire que je recherche avant tout une distribution installable et configurable en une demi journée, et ce malgré les problèmes de compatibilité logiciel qui ne manquent pas d’apparaître à chaque nouvelle version de l’OS. En bref, je suis là pour travailler pas pour bidouiller mon PC toute la journée (encore que des fois…)

Autant le dire tout de suite, je ne suis pas insensible à l’aspect visuel des choses (comme le montre la capture d’écran ci-dessous), non pas par goût exacerbé de l’esthétique mais parce que passer 8 heures par jour devant son écran nécessite que ça flatte quelque peu mon iris. Mais c’est surtout dans un soucis d’améliorer l’ergonomie générale que je me laisse aller à modifier l’interface par défaut.

Exit donc Unity, pas encore au point à mon goût (je n’ai pas encore testé Gnome 3) et retour au bon vieux Gnome 2, le tout agrémenté :

  • du thème Minty-Freshness (avec les boutons à droite !)
  • des icônes Faenza-Wolfe
  • d’un Conky adapté ma configuration
  • d’Avant Window Navigator, histoire de ne pas perdre de temps dans les menus pour accéder aux principaux programmes
  • enfin de fonds d’écran récupérés chez Interfacelift (oui j’avoue, j’aime les paysages HDR)

Passons donc aux logiciels en commençant par ceux que je supprime purement et simplement (jeux, PiTiVi, Ubuntu One et quelques autres qui m’échappent…) ainsi que ceux que je remplace :

  • Totem -> VLC
  • Evolution -> Thunderbird + Lightning + DAVMail
  • Empathy -> Pidgin
  • Gwibber -> Turpial
  • Transmission -> Deluge
  • Terminal Server Client/Visionneur de bureau distant -> Remmina + greffons

Ceux que j’ajoute au niveau professionnel :

  • Likewise Open : intégration du poste dans un domaine Windows
  • Terminator : remplace avantageusement le terminal
  • SRWare Iron : navigateur Internet secondaire
  • Virtualbox / VMWare Player : virtualisation
  • Truecrypt : cryptage des supports de stockage amovible
  • KeepassX : gestion des mots de passe
  • Zenmap : scanner de ports
  • Wireshark : capture de trames réseau
  • FileZilla : client FTP
  • Getting Things Gnome : gestion des tâches
  • yEd : Editeur de diagramme

Semi-professionnel :

  • Miro : gestion des podcasts (dont le très fameux TechnoIT)
  • Ubuntu-Tweak : configuration rapide l’OS
  • Y-PPA-Manager : ajout simplifié de dépôts

Et parce que travailler pour un studio de jeu vidéo présente quand même quelques avantages  :

  • Minecraft : plus besoin de le présenter
  • Oil Rush : jeu de Stratégie en Temps Réel avec support natif de GNU/Linux
  • Amnesia : survival-horror à la première personne d’inspiration Lovecraftienne

 

Quant à vous chers confrères forçats de l’IT et autres geeks véritables, qu’utilisez-vous au quotidien sur votre poste de travail ?

 

 

 

subsonic-logoS’il est bien une chose qui est particulièrement jouissive dans la vie du sysadmin (outre la bouteille de whisky dont Madame Michu vous gratifie après chaque dépannage), c’est bien d’étaler votre science devant un parterre de collègues profanes qui d’ordinaire n’ont que faire des arcanes de votre spécialité. L’exemple du jour est particulièrement parlant. Cataclysme planétaire ! Après Spotify qui restreint l’écoute gratuite de musique à 10 heures par mois, c’est au tour de Deezer d’annoncer une limite de 5 heures (ce n’est pas comme si le pathétique directeur de la Star’Ac d’Universal Music France n’avait pas déjà annoncé la couleur, passons…). La cafétéria est en ébullition, tout le monde ne parle que de ça. Intérieurement vous jubilez, d’abord à l’idée des dizaines de Kio/s de bande passante qui vont être de nouveau disponibles mais surtout parce que vous, ça fait un bail que vous n’avez plus recours à ces services étant donné que vous hébergez un serveur Subsonic à la maison. Vous attendez donc que votre collègue de droite finisse de s’étouffer avec ses choux de Bruxelles pour sortir le PC portable qui ne vous quitte jamais (on est professionnel ou on ne l’est pas) et dans le silence qui suit ce geste, vous faîtes une démonstration des possibilités de ce fantastique logiciel. En guise de dessert vous saisissez votre smartphone, appuyez sur l’icône au sous-marin jaune et achevez par ce geste impérial de compléter votre triomphe, car oui il y a aussi une application pour Subsonic et pas que pour l’iPhone. Allez hop, un café et l’addition !

Subsonic est donc un serveur de streaming multimédia. Exploitant Java, il est multi-plateforme mais dans un soucis de préservation de mes rentrées régulières de bouteilles de whisky, j’exposerai ici uniquement l’installation sous GNU/Linux Debian et dérivés. Les binaires (ainsi que les instructions d’installation) pour les plateformes Windows, Mac OSX, GNU/Linux RPM-DEB et Java (stand-alone) sont disponibles ici.

Pré-requis :

  • GNU/Linux Debian 6 « Squeeze »

Conventions :

  • prompt : # commande : exécuter la commande sous le compte root ou précédée de la commande « sudo »
  • prompt : $ commande : exécuter la commande sous le compte utilisateur

On commence par installer Java si ce n’est pas déjà fait :

# apt-get install openjdk-6-jre

Puis on télécharge le dernier paquet .deb en date et on l’installe :

# cd /tmp
# wget http://sourceforge.net/projects/subsonic/files/subsonic/4.4/subsonic-4.4.deb/download  
# mv download subsonic-4.4.deb
# dpkg -i subsonic-4.4.deb

Par défaut Subsonic est disponible à l’adresse http://myserver:4040, mais le diplôme de sysadmin étant assorti d’une mention paranoïa, on va modifier le port en éditant le fichier /etc/default/subsonic :

# nano /etc/default/subsonic

Changer le port 4040 par —au hasard— 51983, dans la ligne suivante :

SUBSONIC_ARGS="--port=51983 --max-memory=100"

Sauvegarder le fichier et redémarrer le serveur Subsonic :

# /etc/init.d/subsonic restart

Le serveur étant maintenant accessible à l’adresse http://myserver:51983, il ne reste plus qu’à finir la configuration en se connectant avec les identifiant et mot de passe « admin/admin »

Un guide en 3 parties nous aide alors à terminer la configuration.

La première chose à faire est de créer un nouveau compte utilisateur et surtout de changer le mot de passe du compte « admin ». On indique ensuite le dossier qui va accueillir notre bibliothèque musicale et on finit par configurer les paramètres réseaux en redirigeant sur le routeur (par UPnP ou manuellement) le port précédemment configuré vers le serveur qui héberge Subsonic (sinon point d’accès depuis Internet, du moins en IPv4…).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il ne reste plus maintenant qu’à transférer la bibliothèque musicale dans le dossier indiqué. D’un point de vue général, l’interface est relativement bien faite même si la possibilité de déporter la liste de lecture vers la partie droite de l’écran aurait été la bienvenue. A noter que Subsonic ne se limite pas uniquement au streaming de fichiers musicaux, il prend aussi en charge les podcasts, WebTV, WebRadios et moyennant un don le streaming vidéo et le streaming audio vers les smartphones. L’auteur suggère un montant de 20€ ce qui n’est vraiment pas cher payé aux vues des services offerts (dommage toutefois qu’on ne puisse pas payer en whisky…). Toutes ces fonctions feront l’objet d’un prochain article quand j’aurais eu le temps de tout tester, notamment la partie vidéo.

Évidemment une fois votre démonstration digérée, un esprit chagrin mais moins obtus que les autres vous fera remarquer que Amazon Cloud Drive et Google Music arrivent bientôt et que « c’est la même chose ». Sauf que le service d’Amazon est limité à 5 Gio et celui de Google, s’il permet d’héberger plusieurs dizaines de milliers de titres, rien ne dit que ça restera gratuit, sans compter que le service est encore en Bêta (Google oblige) et uniquement accessible sur invitation et au USA. A l’heure où un hébergement mutualisé avec 25 Gio de stockage coûte autant par mois qu’une pression au troquet du coin, il serait dommage pour ceux que l’auto-hébergement répugne de se priver d’une telle solution. J’oubliais mais comme toutes les bonnes choses, Subsonic est sous licence GNU-GPLv3, mais est-ce la peine de le préciser ?!