Suite et fin de notre virtualisation P2V, la première partie de l’article est à retrouver ici.
Dans l’article précédent, nous avons utilisé VMware Converter pour obtenir un fichier .vmdk à partir d’un serveur physique, puis nous avons convertit ce fichier au format QCOW2 ou RAW.
Il est temps maintenant de créer la machine virtuelle proprement dite.
1. Création de la machine virtuelle.
Dans l’interface Proxmox, créer une nouvelle VM en configurant le matériel au plus près de celui du serveur physique (ou de celui précédemment paramétré dans VMware Converter) :
2. Importation du disque QCOW2
À ce stade, nous avons une VM prête à l’emploi, si ce n’est le disque configuré qui est vide. Nous allons donc attacher le disque QCOW2/RAW à la VM et pour ce faire il va falloir mettre les mains dans le cambouis à savoir faire un peu de ligne de commande. En effet, pour l’instant on ne peut pas ajouter un disque existant en passant par l’interface web 🙁 . Si vous n’êtes pas familier avec Proxmox, les opérations suivantes peuvent paraître un peu confuses, je vais donc résumer rapidement la suite :
- Montage du disque dur USB contenant le disque QCOW2/RAW comme stockage utilisable par Proxmox
- Modification du fichier de configuration de la VM afin d’utiliser le disque QCOW2/RAW
- Déplacement du disque QCOW2/RAW du disque dur USB vers le stockage local via l’interface web
Dans la partie précédente, nous avions laisser notre disque QCOW2/RAW sur un disque dur externe monté sur /media/usb_disk. Nous allons devoir configurer ce périphérique comme stockage de Proxmox. Pour ce faire, dans l’interface web, cliquer sur Datacenter, sur l’onglet Stockage puis sur le bouton Ajouter et enfin sur Répertoire. Il ne reste plus qu’à indiquer le répertoire à utiliser et le contenu (Image disque) comme ci-dessous :
En fonction de ce que vous avez sélectionné dans liste déroulante Contenu, Proxmox va créer plusieurs répertoires sur le disque dur USB. Celui qui nous intéresse est le répertoire images (destiné à stocker les images disques). À l’intérieur, nous allons créer un répertoire nommé d’après le numéro de la VM, ici ce sera donc 105.
Se connecter à Proxmox en SSH ou par l’interface web en cliquant sur le bouton Shell et créer le répertoire :
mkdir /media/usb_disk/images/105
Il ne reste plus qu’à y déplacer l’image QCOW2/RAW, en partant du principe qu’elle se trouve à la racine du disque ça nous donne :
mv /media/usb_disk/srv2k8r2.enterprise.net.qcow2 /media/usb_disk/images/105/
Si tout s’est bien passé, le disque QCOW2/RAW est maintenant visible dans l’interface web en cliquant sur le stockage usb_disk puis sur l’onglet Contenu.
On va maintenant éditer le fichier de configuration de la VM afin de lui indiquer le disque QCOW2/RAW (choisir le fichier correspondant à votre VM, ici 105.conf) :
nano /etc/pve/qemu-server/105.conf
bootdisk: ide0 cores: 4 ide0: local:105/vm-105-disk-1.qcow2,cache=writeback,size=147G ide2: none,media=cdrom memory: 16384 name: win2k8r2.enterprise.net net0: virtio=BA:00:A6:B0:C9:F6,bridge=vmbr0,link_down=1 numa: 0 ostype: win7 smbios1: uuid=94d7f501-7d5c-4d2d-a1fa-2f8ba958f1bf sockets: 1
On retrouve donc notre configuration et on va modifier la ligne :
ide0: local:105/vm-105-disk-1.qcow2,cache=writeback,size=147G
en
ide0: usb_disk:105/srv2k8r2.enterprise.net.qcow2,cache=writeback,size=147G
Sauvegarder et retourner dans l’interface web. Sélectionner la VM et cliquer sur l’onglet Matériel, le disque dur doit pointer sur notre disque QCOW2.
Sélectionner le disque et cliquer sur le bouton Déplacer le disque, il ne reste plus qu’à choisir la destination à savoir le stockage local (ou dans mon cas le stockage distant ZFS).
La VM est maintenant prête à démarrer.
3. Configuration de la machine virtuelle
Démarrer la VM, cliquer sur le bouton Console et vérifier qu’elle est bien fonctionnelle.
Si tel est le cas, il nous reste maintenant à améliorer ses performances en passant le disque dur de IDE à VirtIO. Pourquoi ne pas avoir configurer le disque en VirtIO dès le début ? Tout simplement car Windows ne possède pas les pilotes et que du coup la VM ne pourrait démarrer.
L’astuce consiste à ajouter un disque VirtIO temporaire de 1 Gio puis à démarrer la VM et enfin installer le pilote.
Tout d’abord, télécharger l’ISO contenant les pilotes VirtIO à cette adresse : https://fedorapeople.org/groups/virt/virtio-win/direct-downloads/stable-virtio/virtio-win.iso et le téléverser dans un des stockages de Proxmox :
Monter l’ISO dans le lecteur CD/DVD virtuel de la VM :
Ajouter ensuite un disque VirtIO de 1Gio :
Démarrer la VM, de nouveaux matériels sont alors détectés. Annuler toutes les procédures d’installation de pilote et ouvrir le gestionnaire de périphériques afin d’installer les pilotes un à un.
Sélectionner le contrôleur SCSI et mettez à jour le pilote :
Indiquer la version du pilote correspondant au système d’exploitation (ici Windows server 2008 R2 64 bits) dans le dossier viostor :
Si tout ce passe bien le pilote s’installe :
Faire de même pour le contrôleur ethernet dans le dossier NetKVM (la carte réseau que nous avions préalablement configurée en VirtIO).
Ainsi que pour le périphérique PCI restant, dans le dossier Balloon.
Éteindre la VM afin de modifier le disque IDE en VirtIO. Pour cela on passe de nouveau par la ligne de commande :
nano /etc/pve/qemu-server/105.conf
On modifie la ligne :
ide0: usb_disk:105/srv2k8r2.enterprise.net.qcow2,cache=writeback,size=147G
en
virtio0: usb_disk:105/srv2k8r2.enterprise.net.qcow2,cache=writeback,size=147G
On en profite pour supprimer la ligne correspondant au disque temporaire de 1 Gio. Sauvegarder le fichier et retourner dans l’interface web.
Le disque ide0 ayant disparu, la VM ne peut plus démarrer, il faut indiquer le « nouveau » disque VirtIO en allant dans Options puis Ordre de boot :
Démarrer la VM et vérifier que tout est OK.
À ce stade notre VM est parfaitement fonctionnelle mais il faut bien avouer que la console noVNC de Proxmox n’est pas très agréable à utiliser. Heureusement la console SPICE offre une meilleure expérience. Mais pour ce faire, il nous faut reconfigurer la carte vidéo puis installer le pilote SPICE. Dans la première partie, je vous avais fait télécharger ce fameux pilotes avant la procédure de virtualisation, histoire de l’avoir directement dans la VM au moment opportun (pour rappel il est disponible à cette adresse : https://www.spice-space.org/download/windows/spice-guest-tools/spice-guest-tools-0.100.exe).
Éteindre la VM si elle est allumée et modifier la carte vidéo de Défaut à SPICE (qxl) :
Démarrer la VM, lancer une console noVNC et exécuter le pilote SPICE (si nécessaire l’exécutable installera aussi les pilotes VirtIO mais mieux vaut les installer comme préalablement en passant par l’ISO, histoire d’avoir des pilotes à jour).
Pour utiliser la console SPICE, il faudra installer sur votre poste client le paquet virt-viewer pour GNU/Linux ou virt-manager pour Windows (prendre la version 3 car la 4 est défectueuse).
Redémarrer la VM en utilisant cette fois la console SPICE. Il ne reste plus alors qu’à configurer la résolution d’écran de la VM.
Pour finir, un peu de ménage en supprimant physiquement les disques temporaires dans leur stockage respectifs.
Au terme de ce long article, nous sommes maintenant en possession d’une VM performante et pratique à utiliser 🙂 . Pour les questions, précisions, coquilles et critiques, les commentaires sont ouverts !